Marie Kane-Benveniste is a music therapist from Montreal who has dedicated her working life to women and their families at the women’s shelter, Auberge Transition. Now as she is retiring from clinical work, we look back on a career well spent.
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Marie served for many years on the CMTTF Academic Awards review committee and over the years, she applied to the CMTTF on behalf of the women that she served and obtained a number of grants to establish music therapy at the shelter and also to purchase music instruments.
Sylvie Boisvert is a long-time music therapist and music therapy advocate in Montreal. She has been involved in translation and publication in the CAMT and for many years has dedicated time to perserving the legacy of Josée Préfontaine through the Josée Fund of the CMTTF. Sylvie works at the MAB-Mackay Rehabilitation Centre with children and has also obtained grants from the CMTTF to help serve this population. Sylvie spent time speaking with Marie on behalf of the Music Therapy Trust to talk about some of her memorable stories.
Finding Strength at Women’s Shelter in Montreal
It is with deep gratitude that I look back on 16 years of working at a women’s shelter in Montreal thanks to the support of the Canadian Music Therapy Trust Fund which made it possible by providing the seed fund to set up the music therapy program.
After several weeks of a pilot project, the staff at the shelter were convinced that music therapy offered an ideal way for women and children who had lived in abusive and violent situations to enter a healing journey. Auberge Transition served a multi-ethnic group. The counselors offered services in English French, Spanish, Italian, Greek, Urdhu, Marahti, Gudjerati, and Hindi. Though I cannot claim to speak most of these languages, music reached into the lives and hearts of the clients and they seemed able to share deeply through participation in the sessions. Because of the initial “seed” fund I was able to watch people “grow” from often fearful clients who came to the shelter with their identity shattered through violence. I have many stories about my clients as they grew to overcome their fears and develop confidence.
One such story is that of a small boy called Dominic. Initially Dominic reminded me of a wounded sparrow. He seemed so frail. He had lived his first years in a state of fear at home, and even at school, found himself being bullied. When I asked him what he would like to do in Music Therapy he immediately said “Could I make a Rap?” “Of course!” I told him. (Though in the back of my mind, I recalled the tough images of famous rappers.) He embarked on the process, choosing a solid beat on the keyboard and offering me all kinds of words for the script. On the first evening he wanted to share his creation with his mother. “I don’t have a good voice.” he confided to me as he waited for her to come down. In fact he had a beautiful voice! I assured him that other people would give their eye-teeth to have such a voice. Somewhat reassured he recited his rap for his mother who beamed her approval to Dominic. Over the next few weeks Dominic practised his delivery and was soon belting the improved version of the rap with great gusto, not only for his mother but also for the counselors and any other women who wished to hear him. He had become something of a star performer and he filled me in on how he felt better and got on better at school with the other kids. Our wounded sparrow had overcome some of his fears!
Another story is that of a young woman, Pauline, prone to depression and really worried about what would become of her once she moved out of the safety of the shelter. During the sixth session, Pauline was improvising on the Djembe. Her playing developed into an urgent steady pattern quite different from the tentative sounds of her first sessions. With her permission, I recorded her play so she could listen to it herself and give it a title. We discussed possible titles and what they meant for her. Finally she came up with “Moving Forward.”Later that same evening she recorded her drum pattern onto her computer so that every time she opened her computer she could be reminded of her determination to make a new life for herself.
It has been my privilege to accompany so many wonderful women and children for sixteen years at the Auberge. I look back with gratitude and an even deeper appreciation for the support of the Canadian Music Therapy Trust Fund for making it all possible.
Musicothérapie dans un refuge pour femmes, à Montréal C’est avec beaucoup de reconnaissance que je jette un regard rétrospectif à mes 16 années de travail dans un refuge pour femmes de Montréal, et cela, grâce au soutien de la Fondation de musicothérapie du Canada qui a rendu cette expérience possible en fournissant un fonds d’amorçage à la mise en œuvre du programme de musicothérapie.
Après un projet de plusieurs semaines, le personnel du refuge est convaincu que la musicothérapie est une intervention idéale pour les femmes et les enfants ayant vécu des situations abusives et violentes afin qu’ils se dirigent vers une voie de guérison. L’Auberge Transition dessert un groupe multiethnique. Les conseillers offrent des services en anglais, français, espagnol, italien, grec, ourdou, marathi, gujarati et hindi. Même si je ne peux affirmer m’exprimer dans la plupart de ces langues, la musique a pénétré les vies et les cœurs des clients et ceux-ci semblaient être capables de partager profondément à travers leur participation dans les séances. À cause du fonds d’« amorçage », j’ai pu voir des individus « amorcer » leur croissance, à partir de ce qu’ils étaient à leur arrivée, des clients souvent craintifs avec une identité brisée par la violence. J’ai plusieurs histoires qui concernent mes clients comme ils croissent pour dépasser leurs peurs et développer leur confiance.
Une de ces histoires est celle d’un petit garçon appelé Dominic. Au premier abord, Dominic me faisait penser à une hirondelle blessée. Il semblait si fragile. Il a vécu ses premières années dans un climat de peur à la maison et il a été victime d’intimidation même à l’école. Quand je lui ai demandé ce qu’il aimerait faire en musicothérapie, il a immédiatement répondu : « est-ce que je peux faire un rap? » « Bien sûr » lui répondis-je, même si au fond de mon esprit je me rappelais l’aspect tough de rappeurs célèbres. Il s’est lancé dans le processus en choisissant un rythme solide sur le clavier et en m’offrant toutes sortes de mots pour les paroles. Le premier soir, il a voulu partager sa création avec sa mère. « Je n’ai pas une bonne voix », me confie-t-il en attendant que sa mère descende. En fait, il avait une très belle voix! Je l’ai alors assuré que d’autres personnes donneraient un bras et une jambe pour avoir une telle voix. Quelque peu rassuré, il a récité son rap pour sa mère qui rayonnait de fierté. Dans les semaines qui suivirent, Dominic a pratiqué sa performance et a bientôt été capable de rendre son rap avec gusto, pas seulement pour sa mère, mais aussi pour les conseillers et toutes les autres femmes qui désiraient l’entendre. Il était devenu en quelque sorte une vedette et il m’a par la suite fait savoir comment il se sentait mieux et comment la situation s’était améliorée à l’école, avec les autres enfants. Notre hirondelle blessée avait surmonté quelques-unes de ses peurs!
Il y a aussi l’histoire de cette jeune femme, Pauline, sujette à la dépression, qui s’inquiétait réellement de ce qui adviendrait d’elle une fois qu’elle aura quitté l’espace sécuritaire du refuge. Lors de sa sixième séance, pendant une improvisation sur le djembé, le jeu de Pauline a évolué en une séquence régulière, mais avec un sentiment d’urgence, tout à fait différent du jeu habituel hésitant qu’elle démontrait lors des premières séances. Avec sa permission, je l’ai enregistrée afin qu’elle puisse s’écouter et qu’elle puisse donner un titre à ce qu’elle venait de jouer. Nous avons discuté de quelques titres possibles et de ce qu’ils signifiaient pour elle. Finalement, son choix s’est arrêté sur « Aller de l’avant ». Plus tard, le même soir, elle a enregistré sa séquence rythmique sur son ordinateur pour qu’à chaque fois qu’elle ouvre son ordinateur, elle puisse se souvenir de cette détermination à se créer une nouvelle vie.
Ce fut pour moi un privilège d’accompagner tant de femmes et d’enfants extraordinaires pendant mes 16 années à l’Auberge. Je regarde en arrière avec gratitude et j’éprouve une reconnaissance profonde à la Fondation canadienne de musicothérapie pour son soutien et surtout, pour avoir rendu cette expérience possible.